Rencontre wali - opérateurs économiques La redynamisation de l’investissement au menu

Une rencontre wali - investisseurs et opérateurs économiques a eu lieu, avant-hier, à l’INSFP de Draâ El Bordj de la ville de Bouira.

     Etaient conviés à cette rencontre, le DG de l’Agence Nationale d'Intermédiation et de Régulation Foncière (Aniref), le directeur régional des Douanes du port d’Alger, le représentant du ministre de l’Industrie et de Mines, les directeurs de l’exécutif et les opérateurs économiques, ainsi que le wali de Bouira, M. Mouloud Cherifi. Ce rendez-vous dédié à l’investissement a été l’occasion pour les autorités de wilaya de mettre en exergue les potentialités et atouts que recèle la wilaya dans ce domaine et aussi d’expliciter les facilitations fiscales et douanières et avantages que propose l’Etat.

      Lors d’une brève présentation, le wali de Bouira a expliqué que «le gouvernement fait de la promotion de l’investissement une de ces priorités du moment, surtout dans le contexte actuel marqué par la raréfaction des ressources financières». M. Cherifi a tenu à cette occasion à rappeler sa volonté d’impulser une nouvelle dynamique à l’investissement, en promettant de consacrer du temps et de l’énergie pour faire avancer les choses.

      Le directeur de l’investissement, M. Achouri qui lui succédera à la tribune, a parlé du foncier industriel en disant que la wilaya compte 3 zones industrielles et 15 zones d’activités (ZAC). A propos des zones industrielles, il a noté que le site de Sidi Khaled, dans la commune d’Oued El Berdi, est reparti en deux zones : une ancienne d’une superficie de 225 ha et une extension en cours de viabilisation de 190 ha. Selon lui, au niveau de l’ancienne zone, tous les lots ont été attribués tandis qu’au niveau du site en extension 66 ha ont d’ores et déjà trouvé acquéreurs. Actuellement, 24 projets sont en voie de concrétisation. Des projets relevant de l’industrie pharmaceutique, le plastique, l’agroalimentaire, l’électroménager et les services. Toujours selon M. Achouri, les 15 zones d’activités reparties sur 12 communes s’étendent sur près de 180 ha et sont exploités par 300 opérateurs. Ces ZAC emploient près de 2112 personnes. Le directeur de l’investissement a évoqué aussi les ressources minières, en relevant l’existence de 51 sites miniers dont 32 de carriers d’agrégats. Pour sa part, la directrice de l’urbanisme de la wilaya (DUAC) est revenue sur les facilitations octroyées dans le cadre de la délivrance du permis de construire. Selon elle, les délais ont été raccourcis et ramenés de 4 mois à 20 jours. Elle révélera que depuis l’année 2014, «ses services ont reçu 131 permis de construire de la part des opérateurs économiques».

Redynamiser les zones industrielles

A titre d’exemple, sur les 57 demandes de permis concernant les zones industrielles, la DUC a noté que 40 sont acceptées, 6 sont en cours d’étude et 11 ont été refusés. De son côté, le directeur des travaux publics (DTP) a souligné que «les zones industrielles et les ZAC ont cet avantage d’être pratiquement toutes reliées au réseau routier». Selon lui, celle de Sidi Khaled se trouve à moins de 5 km de l’autoroute Est-ouest et elle est desservie par le dédoublement entre l’autoroute Est-ouest et Sour El Ghozlane. Celle de Dirah se trouve sur le tracé de la 4ème rocade des hauts plateaux (Khemis Meliana - BBA).

     Le DTP qui parlera d’un réseau routier de la wilaya, long de 3000 km, évoquera les projets de pénétrantes qui relieront Bouira aux wilayas de Béjaïa et de Tizi-Ouzou et celui du dédoublement de la RN8 vers Sidi Aïssa. «Toutes ces infrastructures routières contribueront à coup sûr au décollage de l’industrie et à l’attractivité des sites qui y sont dédiés», a-t-il affirmé. Le directeur du tourisme et de l’artisanat, lui, est revenu dans son exposé sur les potentialités d’investissement touristiques dans la wilaya. Selon lui, il existe actuellement 5 zones d’extension touristiques (ZET) susceptibles d’accueillir des projets d’investissements. Il y a aussi des propositions pour la classification de 3 autres sites. Le représentant du ministère de l’Industrie et des Mines a, pour sa part, explicité le nouveau code de l’investissement en déclarant que «ce nouveau texte consacre les nouvelles orientations du gouvernement allant dans le sens de la diversification de l’économie et la promotion du produit national». Il est aussi revenu sur le dispositif d’incitation, les avantages, les exonérations, le système de facilitation et les mesures de soutien au secteur productif.

      Le représentant du ministère a également parlé de l’ajustement du cadre de régulation des IDE (Investissements directe à l’étranger) et la réorganisation des missions de l’ANDI; des mesures qui visent, selon lui, «à améliorer le climat des affaires». Le représentant des Douanes a traité des facilitations douanières, notamment en termes de procédures. Selon lui, «depuis 2015, les douanes travaillent pour améliorer la gestion en réduisant les délais de dédouanement et de recouvrement». Il est aussi question d’accompagnement des opérateurs économiques, d’amélioration de la compétitive des entreprises et la promotion de des exportations. Dans le cadre des nouvelles mesures prises par les douanes pour faciliter et encourager les exportations, il a été mis en place ce qui est appelé «le circuit vert», un système dédié aux exportations des fruits et légumes. Toujours dans le cadre de ces mesures, il a été institué un statut d’opérateur économique agrée (OEA), un système qui offre beaucoup d’avantages et de facilitations aux opérateurs.

Selon le DG de l’Aniref, sur 2000 ha de parc industriel envisagés dans le centre du pays, 1000 ha sont localisés à Bouira

      Le DG de l’Aniref a reconnu que Bouira fait sa mue et elle est en passe de devenir un futur pôle industriel. Pour preuve, il a expliqué que sur 2000 ha de mise en valeur de parc industriel programmé par son agence dans le centre du pays (11 wilayas), 1000 ha sont localisés à Bouira. Revenant sur la ZI de Sidi Khaled, le DG dira que «deux études de viabilisation et d’aménagement ont été inscrites». Celle de l’extension débutée en 2016 est en phase finale d’exécution. Selon lui, le permis de lotir est déposé et la procédure pour le lancement d’appel d’offre sera lancée en janvier prochain pour une réalisation en 2017. Le DG a annoncé que «ce parc industriel sera entièrement aménagé dans 18 mois». Pour la future méga-zone de Dirah, le DG a souligné «qu’une enveloppe de 6 milliards de dinars a été dégagée pour les besoins de l’étude». «Celle-ci sera lancée en janvier prochain et concernera 250 ha», a-t-il dit.

      Selon le même responsable, «la plate-forme de Dirah est extraordinaire et son emplacement idéal a beaucoup aidé à l’inscrire en étude». Toutefois, le DG a reconnu les difficultés que rencontrent les opérateurs économiques au niveau de l’ancien site de Sidi Khaled. Il a promis que son agence projette de réhabiliter le site pour garantir de meilleures conditions de travail aux investisseurs.

Un «Monsieur investissement» installé très rapidement au cabinet du wali

      Le débat qui s’en est suivi a permis à beaucoup d’investisseurs de poser beaucoup de questions, notamment sur les avantages fiscaux, facilitations et le recours aux financements étrangers. C’était aussi une occasion pour eux d’exposer de nombreuses préoccupations liées au foncier et à l’obtention du permis de construite. Dans sa réponse, Mouloud Cherifi a promis de s’impliquer personnellement et énergiquement pour venir à bout de toutes les contraintes. A certains qui suggéraient la mise en place d’une cellule d’écoute des préoccupations des investisseurs, le wali a précisé «qu’un cadre sera installé par ses soins très rapidement pour s’occuper exclusivement du suivi du dossier de l’investissement».

      M. Cherifi a annoncé aussi que désormais, le guichet unique dédié à l’investissement se réunira chaque dimanche en présence des directeurs d’exécutifs concernés pour suivre de près les projets d’investissement. Le wali ira plus loin en déclarant devant les opérateurs: «Je vous promets, nous allons marcher à votre rythme !». Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de donner un nouveau souffle à l’investissement touristique. A certains entrepreneurs intervenants dans le secteur du bâtiment qui réclamaient plus d’indulgence quant aux délais de réalisation des équipements publics, M. Cherifi qui a reconnu la difficulté de la conjoncture actuelle, a rassuré de les accompagner. «En tant que maître d’ouvrage, je ne parle pas de délais mais d’appréciation de ceux-ci. On saura concilier délais et avancement de projets. Sachez que le moindre sou sera réparti à parts égales entre tous et en toute transparence», a-t-il tenu à préciser.